Grande question… qui résonne sur les murs de mon cabinet régulièrement. Souvent avec la même angoisse dans la voix, parce que pour beaucoup, quitter son partenaire, c’est détruire ses enfants. D’où cette question persistante: c’est mieux que je reste, non, pour les enfants?
Notre civilisation chrétienne répondrait sans doute oui. Bien entendu. Le ciment familial est important pour le bien-être des enfants. Et les enfants passent avant tout. Evidemment. Il faut préserver la famille à tout prix.
Pas si évident que ça...
Pour ma part, je ne serais pas aussi catégorique. Avant toute chose parce que selon moi, le ciment, c’est bien, mais zébré de fissures, ce n’est plus très rassurant. Et malgré tout le soin avec lequel on peut y appliquer de l’enduit, les enfants les devinent, les fissures. En tous cas, ils sentent l’instabilité qu’elles provoquent, dans ce soit-disant ciment. Bien plus qu’on ne le croit ou qu’ils ne le laissent paraître. Faire semblant de rester n’aide pas forcément à leur équilibre, au contraire.
Une question de vision de la vie
Plus fondamentalement, cette décision de rester ou de partir transmet à l’enfant une certaine vision de la vie. Décider de rester, c’est lui montrer combien les valeurs d’engagement et de loyauté sont importantes. Celle de persévérance et de constance aussi. Décider de partir, c’est personnifier le courage, l’envie d’être heureux, et la possibilité de changer. Et la confiance. En lui et en sa capacité à faire face aux aléas de la vie. La question à se poser est donc plutôt « Quelles valeurs je veux incarner pour mes enfants? ».
Mais avant tout, une décision.
La décision est donc difficile à prendre, c’est vrai. Mais cela doit rester une décision. Un choix. Autrement, votre enfant risque de finir par croire que vivre, c’est subir. Il est donc important de prendre le temps de faire un choix conscient et en ligne avec vos valeurs personnelles.
Et quelle que soit votre décision, ce qui compte pour l’équilibre de votre enfant, c’est que vous restiez parent.